Il y a cette odeur de renfermé qui émane du vieux TEPPAZ sorti d’un grenier.
Sans doute un électrophone des années 50. Il y a ce disque dont la typographie
évoque « Lucky Luke ».
Il y a un petit garçon qui n’a pas encore cinq ans et qui découvre le monde. Un
petit garçon qui vient de découvrir la musique, et qui aime ça, et qui va se
repasser le disque cinq, dix, cent fois.
Il y a une maman fière du petit garçon et sans doute tombée elle aussi sous le
charme du chanteur.
Il y a le portail d’une maison de Feucherolles un mercredi après-midi où des
petites têtes blondes tentent d’y apercevoir le propriétaire.
Il y a un grand homme vêtu de blanc, le visage perlé de sueur, qui serre des
mains tendues sous les projecteurs d’un Olympia un soir de l’année 74, et le
petit garçon qui n’ose pas tendre la sienne.
Il y a ce 20 Août 1980, peut-être le 21 ou le 22, où un grand con d’adolescent
qui rejette son enfance n’a pas encore compris qu’il vient de perdre son ami le
plus discret et le plus fidèle à la fois.
Il y a un fan fier de son idole, qui défend contre vents et marées la carrière
d’un chanteur d’exception, qui lui écrit des articles, qui travaille à
entretenir son souvenir.
Enfin, il y a un homme qui fredonne à ses enfants des chansons d’autrefois, et
à leur tour ils aiment ça.
La chanson qui passe sur le vieil électrophone s’appelle « Ma bonne étoile » et
elle vient de produire sur le petit garçon le même effet que décrit son texte (
à ce moment de mon récit il vous faut relire les paroles ).
JOE reste ma bonne étoile à moi et elle m’accompagne depuis . C’est comme une
histoire d’amour et ça ne peut pas se gérer comme le reste. C’est un sentiment
proche de la foi. C’est une passion que vous tous, fans, connaissez et qui vous
transporte, vous guide comme une bonne étoile.
Combien de fois ai-je puisé dans les paroles de ses chansons afin d’y trouver
sinon des réponses, du moins des chemins pour les trouver, m’appropriant à mon
compte certaines de ses paroles. Il a souvent été un exemple dans sa façon
d’être, dans sa simplicité, dans son infatigable quête de perfection.
Quelle force ! Quelle magie ! Un homme arrive sur terre et rayonne sur les gens
des années encore après sa disparition. JOE était de ces êtres d’exception qui
bouleversent la banalité d’une existence.
Quelle est la fée qui s’est penchée sur son berceau ? Qui était-il pour avoir
été touché par tant de grâce ? Qui était-il pour avoir hérité de tant de
qualités ? Quelle personnalité ! Quel charisme pour un homme qui semblait
pourtant si accessible, si simple.
Et puis il y a sa disparition au moment où la gloire et la reconnaissance lui
étaient entièrement acquises, où il n’avait plus rien à prouver. Disparition au
beau milieu du pacifique, aux pieds des « remparts du paradis », qui ajoute
encore au romantisme du personnage une dimension exceptionnelle.
Aujourd’hui je n’ai nul doute qu’il enchante le paradis de sa présence, je suis
persuadé que Dieu s’en est fait un ami de choix.
Au nom de tous ceux qu’il accompagne encore je ne peux que souhaiter à
l’ensemble des hommes de lui ressembler (même un peu). L’humanité n’en serait
que meilleure.
Merci JOE....sincèrement
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