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Un bon article sur Joe venant de Teleobs

 
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SandyMH
Modérateur


Inscrit le: 09 Déc 2002
Messages: 693
Localisation: Russie

MessagePosté le: Mer Mai 20, 2009 2:21 pm    Sujet du message: Un bon article sur Joe venant de Teleobs Répondre en citant

Texte original sur le site TeleObs.

Au coeur de Papeete, à Tahiti, le front de mer est une large avenue à quatre voies, perpétuellement encombrée de gros 4 x 4 et de petits autobus bariolés. Côté rivage, ce n'est plus tout à fait le port, mais plutôt un mouillage forain où se décomposent lentement des voiliers qui ont jeté leurs dernières forces dans l'effort pour arriver jusqu'ici et qui, pour la plupart, n'en repartiront plus... Côté ville : un vaste trottoir bordé de boutiques chatoyantes et de terrasses de cafés dont la fraîcheur incite à la halte. Une image idyllique quelque peu assombrie par la plaque de cuivre apposée contre un des piliers du plus grand de ces bars où, chaque jour, des milliers de touristes viennent s'asseoir sans savoir... Un simple rectangle de métal, régulièrement astiqué en raison de cette fidélité obstinée qui fait que l'amitié ne s'arrête pas avec la mort, informe sobrement que c'est ici même que le coeur de Joe Dassin l'a soudain lâché, au soir du 20 août 1980, au beau milieu d'une fête entre copains.
Etrange destinée que celle d'aller mourir à l'autre bout du monde - là où il avait décidé de se retirer un jour, quand la chanson ne l'amuserait plus - pour un homme sans véritables racines, que la vie avait, dès son plus jeune âge, fait jouer à saute- frontières dans le sillage de parents devenus nomades par la force des choses. Une errance remontant bien avant sa naissance (le 5 novembre 1938, à New York), à l'époque où son père, Jules Dassin, juif d'origine hongroise, décide d'émigrer aux Etats-Unis pour fuir la montée du nazisme. Un père que sa réputation internationale de cinéaste amènera par la suite à tourner aussi bien à Hollywood que dans la plupart des pays d'Europe, jusqu'à ce que le maccarthysme l'oblige à quitter les Etats-Unis pour cause d'inscription sur les listes noires des interdictions professionnelles. Ainsi l'enfance et l'adolescence de Joseph Ira Dassin seront-elles partagées entre New York, la Californie, la Suisse et la France, qu'il découvre vers l'âge de 10 ans et qui deviendra rapidement sa seconde patrie : le pays où il fera toute sa carrière, où il se mariera à deux reprises, et où ses fans continuent d'entretenir sa mémoire avec ferveur, près de trente ans après sa disparition. De ce mouvement perpétuel, Joe Dassin héritera d'une singulière facilité pour les langues et, de l'anglais au français en passant par l'allemand, l'italien, le russe, l'espagnol et le grec, il en pratiquera couramment plus d'une demi- douzaine. A son père, n'ayant jamais plié devant aucun totalitarisme, Joe Dassin doit ses premiers engagements politiques. Ceux du début des années 1960 quand, de retour aux USA pour passer son doctorat d'ethnologie, à l'Université du Michigan, il fréquente Pete Seeger et les Weavers et fait la connaissance d'un jeune débutant nommé Bob Dylan. Des engagements qu'il ne reniera jamais; même si son oeuvre chantée ne les reflète qu'à de bien rares exceptions : «Guantanamera», «le Portugais», «Mon village au bout du monde», «Messieurs les jurés», «le Service militaire», «le Grand Parking», etc. Sans oublier ce chef-d'oeuvre totalement inclassable qu'est «la Marie-Jeanne», si résolument «sociale». A sa mère, violoniste de grand talent, il doit cependant l'essentiel : son amour de la chanson à travers la découverte de Georges Brassens et des vieilles complaintes du folklore français. Le tout, ajouté à une profonde connaissance de la culture folksong et à une très bonne pratique d'instruments tels que la guitare ou le banjo, lui forgera ce style reconnaissable entre tous. Joe Dassin prétendait faire son métier de chanteur en artisan, les mêmes mots qu'utilisait Brassens pour définir son art. Cette vision déformée et réductrice de l'oeuvre du créateur de «l'Eté indien», «Siffler sur la colline», «Je change un peu de vent», «Dans la brume du matin» et autres «Si tu n'existais pas» n'est d'ailleurs pas totalement innocente. Une nouvelle fois, elle est le reflet de cette volonté délibérée des médias de ne s'intéresser qu'à ce qui brille le plus. Ainsi, pour ne prendre qu'un exemple, au rayon des amis intimes du chanteur nous présente-t-on sempiternellement les mêmes valeurs sûres, sans jamais nous dire qu'il fut, par exemple - et après avoir personnellement beaucoup insisté auprès de la maison de disques - le directeur artistique du dernier album de Boby Lapointe.

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