1977. Joe Dassin est en Belgique, un pays dans lequel il compte presque autant de souvenirs que de succès. Avant de collectionner les galas en France, il est d'abord passé par chez nous : " La première fois que je suis monté sur scène en Europe, c'était à Bruxelles, à l'Ancienne Belgique. Je me produisais en vedette américaine de Maurice Fanon, un copain. Nous étions alors en 1965. A l'Ancienne Belgique, c'était l'époque des matinées avec un public plus âgé. Quand il n'était pas content, il le faisait savoir en tapant sa tasse à thé avec la cuillère. Une façon horrible de jeter les chanteurs. Là, en tout cas, j'ai découvert que je n'avais pas le trac sur scène. "

Par la suite, aussi bien en Wallonie qu'en Flandre, Joe Dassin est regulièrement engagé pour le plaisir d'un public certes sensible à un répertoire varié et de qualité, mais également au charme et à l'élégance d'un artiste discret et, à certains égards, secret.

En 1977, à Wavre, sur les planches, Joe Dassin est pris d'un malaise. Son entourage s'inquiète et lui conseille de consulter un médecin. Mais l'interprète de L'été Indien refuse et minimise l'incident. D'ailleurs, dans sa loge, il se sent déjà mieux. Du coup, il monte dans sa voiture et regagne Bruxelles ou il est logé. Pas question d'effectuer le moindre examen dans un hôpital. D'ailleurs, c'est bien simple, rien que ce mot, " hôpital ", l'effraie !

Le problème que Joe Dassin connaît dans le Brabant wallon est pourtant d'origine cardiaque. D'autres crises vont suivre et l'intéressé va les considérer avec la même désinvolture. Claude Lemesle, son ami et l'un de ses paroliers, dira : " Malgré des soucis de santé - il avait un souffle au coeur - dont on ne parlait jamais, Joe continuait à fumer, à boire et à très peu dormir. "

Le 20 août 1980, dans un restaurant de Tahiti, Dassin s'écroule. Pour ne plus se reveler. Il avait 42 ans.

Marc Pasteger